Arrivé ce matin avec Roger.
Un homme dans la cinquantaine, cheveux assaisonnés, grand de plus de deux têtes que moi. On embarque dans la voiture, un camion de la mairie pour l'entretien du paysage.
En silence, il regarde devant lui, tourne une fois à gauche, une fois à droite et prend le pont, tourne de nouveau à droite et arrive devant l'Aréna*.
- On va s'occuper de laver la piscine municipale aujourd'hui, me dit-il en me souriant. Il pleut comme vache qui pisse comme aurait dit Marcel, ce bon vieux Marcel. Mon regard se tourne en direction de la portière, la pluie coule à pouvoir nourrir bon nombre d'assoiffés.
- Tiens, prends ça, c'est ben résistant, pis pratique aussi. J'acquiesce alors, je prends sa combinaison orange fluo, que diable, je dois avoir l'air d'une lumière de noël ambulante.
Je sors du camion et je mets mon capuchon, il fait de même. Je sens que la journée va être étrange, autant en image qu'un vide de conversation, ah oui, Roger est mal-entendant qu'il m'a dit.
Il s'approche du grillage qui entoure la piscine, regarde à gauche, à droite et fini par se retourner vers moi, il me fait signe de m'approcher. Je m'exécute sur le champ et je rapproche mon oreille pour l'écouter.
- Hans, habituellement, c'est plus calme par temps de pluie, mais fais attention, tu le sais, ils sont voraces cette gang de criss. Prends cette pèle, s'ils te gossent, vas-y ben fort.
Bien entendu, je le sais, ce n'est pas la première fois qu'ils ont affaire à moi, en fait, c'est l'inverse, ce n'est pas la première fois que je vais faire avec eux.
Le cadenas se laisse tomber sur le sol, rebondi, le temps semble ralentir autour de moi, je ne sais pas combien ils seront aujourd'hui, mais l'entretien va être enrichissant. C'est vrai, c'est la première fois que je vais affronter sur un tel terrain.
- Attends moi, on va aller sur le terrain de soccer avant, on viendra s'abriter ici si tout se décriss.
- D'accord, pas de problème, je t'attends devant les buts.
Il ferme la porte du grillage, rentre dans une autre porte dans une bâtisse à sa droite et prend des clés, ainsi qu'une batte de base-ball, Roger n'aime pas les armes à feu, mais il prend un 9mm, au cas où, comme je dis.
Le temps se fait de plus en plus lourd, au fur et à mesure que j'avance au milieu du terrain, Roger arrive, je plante la pelle dans le sol, en attendant que ces ordures arrivent.
Aucun bruit, sauf celui de la pluie, le bruit de l'attente, long et agonisante. Roger sait aussi bien que moi que ce n'est pas le moment de parler, mais tant pis, il déroge à la règle non-écrite.
- Ha ouin, sa fait combien de fois que tu...
Il n'a pas le temps de finir sa phrase que des grognements se font entendre par de là le champ en face de nous, les herbes hautes bougent de temps à autre. Je me retourne alors! Derrière moi se tient la première carcasse, la première charogne, elle est là, car c'est une femme, du moins c'était.
Elle avance, elle s'est déjà pris un coup de flingue dans le bras gauche, à la vue de l'absence de ce dernier, elle fait un bruit rauque, à la manière des acteurs qui la reproduisent dans les films d'horreurs. Une blonde à la robe rouge, elle doit être encore toute nouvelle, sa peau n'est pas totalement décomposée.
Je retire ma pèle du sol et m'approche, son visage - je ne dis pas regard, car elle n'a plus rien d'humain- suit ma pèle, je la lève bien haut, arme mon coup et frappe dans son coup avec le tranchant de la lame.
- ET DE UN! Dis-je, mais Roger était déjà à son cinquième...
Je me dis alors que la pèle, c'est bien cinq secondes, mais sa ne vaut pas mon bokken* que j'ai laissé à la maison, prochain coup, je l'apporte.
Devant moi, un vieil homme dans la cinquantaine armé d'une batte de base-ball, qui est déjà son dixième cadavre, mon dieu, il faut pas que je perde face à lui aujourd'hui...
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Notes au Lecteur que vous-êtes.
*Aréna, patinoire sur glace pour le hockey, en milieu fermé (Plus d'info sur Wikipédia)
* Bokken (木刀) veut littéralement dire Sabre de Bois (Plus d'info sur Wikipédia)
À suivre...
Je n'ai pas retrouvé la feuille de ce texte, de cette nouvelle littéraire. Le souvenir fut vif et perturbant, je ne sais plus trop comment, mais je crois que c'est lorsque je vis deux jeunes hommes de 17/18 ans s'embrasser.
Le récit suivant n'a peut-être rien de concret et je ne crois pas qu'il y a des signes à en tirer. J'apprécie avec autant d'ardeur tout cet amour déviant, c'est beau, c'est gore.
Le texte original me fait défaut, alors je vais tenter de le reproduire de mémoire en prenant exemple sur mon récit précédant.
Bonne Lecture.
N'oubliez pas la musique
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La nuit fut agitée. Il y avait des bombardements, encore et encore. Cela fait maintenant une semaine que c'est comme ça. Une semaine que très rarement, je fous mon nez hors de ce petit deux et demi miteux de Berlin.
Sur le bord de ma fenêtre qui donne sur la rue, la seule fenêtre. Je vois des gens qui passe, matin, midi et soir. Des jeunes gens, des jeunes hommes, des jeunes femmes. Le laitier daigne encore à laisser une bouteille de lait devant la porte de l'immeuble pour moi, pauvre fou.
Encore une journée passe.
Encore une saison.
L'automne est là.
Le ciel est gris aujourd'hui. Je mets mon manteau, manteau lourd et chaud. Ma mère m'a toujours dit qu'il ne fallait pas sortir dehors sans manteaux. Paix à son âme.
Manteau, écharpe et je suis parti.
À peine j'ouvre la porte que des effluves nouvelles me viennent aux narines. Ces quelques jours passés en solitaire dans mon appartement au troisième m'ont fait oubliés un nombre incalculable de choses.
Cet escalier commence à se faire vieux. Sa couleur beige trop salis par le temps indique que je ne suis pas le seul à monter et descendre ces escaliers. Dehors, la pluie commence à faire mouche, les nuages sont lourds et grisâtres, rien de bon pour mon moral boiteux.
Il pleut, sa y est. J'hésite à affronter ce mur devant moi, il pleut comme vache qui pisse aurait dit Marcel, mon amis français. Le caniveau déborde et l'eau prend gentiment la place sur le trottoir.
Je ne sais pas pourquoi je sors de mon abri. Alors s'abat sur moi un torrent chaud et pas plaisant. Mon front ruisselle, mes cheveux alors léchés se décoiffent et s'installent pèle-mêle sur mon crâne.
Je cours jusqu'à un porche quelques immeubles plus loin, trempé jusqu'à l'os. Ma carcasse s'appuie contre le pan droit de la cage d'entrée. Je respire fort, mon souffle se transforme en petite bouffées blanches au contact de l'air.
Quand soudain, elle passe à côté de moi, un enfant tient sa main blanche couleur soie.
À suivre...
Libellés : Intra Muros
Une journée seulement.
Depuis maintenant un soir et une journée je suis de retour dans ce qu'on appelle une peinture. Ce genre de lieu dont tu as beau revenir dans vingt ans, trente ans ils resteront les mêmes. Même maisons, même voiture, même vie.
Débarqué Mardi dernier à travers un covoiturage épique et enrichissant, un pure-laine, un noir depuis 15 au Québec, une jeune fille de 19 ans et moi. Le propos? La séparation du Québec. Sujet haut en couleur et en éclats de rire, c'était bon, c'était drôle.
(Jumpcut jusqu'à aujourd'hui, 21 Mai)
10h35 le matin. J'ai mieux dormis que d'habitude, mes narines ne m'ont pas fait chier comme à l'habitude, je rentre à Montréal pour quelques temps, je rentre par la suite dans ce tableau pour tout l'été. Paix à mon âme.
Le fait d'avoir ré-organiser mon blog me fait du bien, j'avais besoin de changer la gueule de mon journal intime public. Casser la gueule de mes souvenirs . Désolé, c'était plus fort que moi. Le fait de déménager pour l'été m'emmerde royalement, mais j'vais pouvoir me ramasser assez d'argent pour partir en voyage.
Je n'avais pas de but précis en écrivant ce message, juste une envie d'écrire pour écrire, juste ça. J'ai terminé SAGA hier, et je crois que je vais ré-écrire une histoire bientôt, peut-être ce soir, peut-être demain. Qui sait.
À suivre...
Libellés : SAGA
Je me lève et prend mon sac, je laisse quelques pièces sur la table. D'un signe de la main je salue ce vieil オヤジ*. Je remercie mes amis et me dirige vers la porte, où elle m'attend à l'extérieur.
À peine la porte s'ouvre que le dling-dling s'amuse à faire monter en moi cette impression de déjà vu. Le stresse me prend à la gorge, cet enfoiré.
Elle est là, devant la vitrine du magasin de livres à droite du restaurant. Elle regarde je-ne-sais-quel bouquin, j'ai le souvenir qu'elle aime lire, mais je ne suis pas certain. Elle avance, ses pas ne font aucun bruit d'ailleurs, tout comme la rue qui est déserte. Le soleil se prépare à aller dormir. Les gens se font rares, elle est là, devant moi et me regarde avec l'oeil d'une petite fille.
- Bon! Dis-moi comment tu as fais pour me trouver? Tu en as parlé à Fabien?
Elle me fit oui de la tête, ses cheveux noirs et ses grands yeux me font penser à une petite poupée de porcelaine à qui on a enlevé son chapeau de paille... Elle s'avance vers moi, plus près. Puis, elle me dépasse, s'avance vers un poteau où un vélo rouge est posé, elle le prend et le ramène entre nous.
- Viens Mademoiselle, on va aller le porter chez moi et on ira se balader ensuite.
- Hans.
- Oh? Tu daignes à me parler? HAHAHAHAHAHAHA!
- Je ne te déranges pas? T'es sûr?
- Certain Sophie. Allez, viens, on va aller poser ton vélo, on aura tout le temps de se dire ce qu'on à se dire.
On avance, l'un et l'autre en silence, comme si tout ce dont on se parle sur la toile ne faisait plus effet, comme si le mur était présent juste pour nous faire réfléchir au délire de cette rencontre. Son vélo rouge se marie parfaitement avec ses boucles d'oreilles. Encore cette foutue brise qui sort de nul part, je ne sens alors rien, mais tout est là, concrètement, ses cheveux partent au vent, elle se retourne pour ne pas se décoiffer qu'elle me dit, je me mets alors à rire.
Arrivés devant la bouche du métro, je lui ouvre la porte battante. Des mégots de cigarettes jonchent le sol, nonchalamment. (Jump cut)* Une fois arrivé dans le wagon, elle pose le vélo contre la porte, s'assied, je fais de même à ses côtés.
On parle, seulement des bribes de conversations dans ce raffut qu'est le métro. Devant moi, le sol est poussiéreux, comme s'il avait été usé toute une journée par des mecs de la construction. Le banc seul contient quelque graffitis, Spy Ear Vocalize Silent* . Je ferme les yeux, fatigué certainement.
On parle, de plus en plus, tantôt des silences, tantôt des regards jetés à la volée.
Je ne me souviens pas exactement de ce qu'elle m'a dit, mais je l'embrasse sur la joue, je m'en souviens.
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Le reste du rêve est assez flou pour tout vous avouez. Je ne crois pas que l'on soit allés chez moi pour déposer le vélo et marcher un bout. Je me souviens que la fin de mon rêve, on s'en retourne en direction du restaurant, mes amis sont encore là. La magie du rêve veut que malgré les distances parcourues, le soleil n'a pas bougé, toujours sur le point de se coucher. Je lui dit qu'elle est belle. Je prend la poignée de ma main droite, ouvre la porte. Je me retourne, elle n'est plus là. Mais la brise oui par contre, elle vient se glisser dans mon t-shirt.
Fade-out* lumineux. Tout se trouble, puis. Plus rien.
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Notes au Lecteur que vous-êtes.
* オヤジ en katakana veut dire Oyaji, ou vieil homme. (Plus d'info sur Wikipedia)
* Jump cut ou saut de scènes. Passer d'un lieu à un autre sans transitions.
* Spy Ear Vocalize Silent - Googlez moi ça! Intriguant et vrai.
* Fade-out ou Fondre en fin. Passez d'une scène à un noir en fondu.
À suivre...
Libellés : オヤジ
Chers lecteurs, j'ai fait un rêve déroutant hier soir, j'ai rêvé à cette fille avec qui je discute sur un site de réseau social, Soleeloo qu'elle s'appelle.
Allons donc, voici mon rêve, je vais tenter un tour de force et de romancer un maximum ce qui s'est passé... Je vais ajouter des détails pour rendre le tout plus abordable.
(Je vous recommande de lancer le lecteur sur votre droite avant votre lecture, une sorte d'ambiance qu'ils disent)
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J'étais attablé avec des amis dans un restaurant asiatique sur l'artère principale de Mont-Royal, St-Denis. Devant moi, un bol de soba remplis au trois-quart, j'ai le souvenir que c'était bon. À ma droite, il y a avait Paulo, Renaud, Alexis, il me semble.
On mange, on parle, on ris, une belle soirée, il doit être environ 7h30 selon le soleil qui est à l'extérieur.
Le carillon de cette petite boutique/restau' sonne, un dling-dling comme tant d'autre sur cette artère aux boutiques parfois miteuses, parfois trop luxueuses. Un fin rayon lumineux passe par dessus mon épaule, et vient éclairer une partie du visage d'Alexis. Il plisse des yeux.
Le vieil asiatique pousse un Okaerinasai* du fond de sa cuisine, et s'avance vers l'entrée du magasin en me regardant dans les yeux. Il salue le client, un chuchotement et ce n'était pas du Japonais pour sûr.
Le vieux retourne dans son arrière-boutique et continue ses mélanges douteux, mais ô combien bon à manger, du moins, c'est ce que mes soba me font dire.
Les bruits reprennent de plus belle. Le vieux doit certainement faire mijoter quelque chose, car des bulles se font entendre. Alexis regarde Paulo et il commence à parler de je-ne-sais-quel-justu dans Naruto. Renaud mange goulument en les écoutant. Le parquet craque, le client doit certainement avancé et s'attabler tout comme nous.
Il faut croire que non, que le client, ou plutôt la cliente n'a pas faim. Une main se pose sur mon épaule droite, je tourne ma tête juste assez pour pouvoir regarder mon épaule.
Une main à la peau mate, au doigts longs et mince, une bague d'or à l'annulaire*. Je lève la tête et c'est un visage à contre-jour qui me sourit. Une odeur de vanille traverse la pièce. Mes compagnons continuent de parler, ils ont changés de sujet, mais là, le sujet m'échappe.
Pour tout vous avouer, à ce moment-ci, je me foutais royalement de ce dont ils parlaient, des bribes de conversations, des je-ne-sais-quel truc encore. Je ne sais plus, et je ne veux pas vraiment savoir. À la manière des films Hollywoodiens, une légère brise s'engouffra dans le restaurant et vint pousser les cheveux de la jeune demoiselle au dessus de moi.
- "Hans? Tu te souviens de moi?
- Je devrais?
- Pfff... C'est Sophie! De Netlog!
- HEIN? Qu'es-ce tu fais là? Attends moi à l'extérieur j'arrive!
Je me lève et prend mon sac, je laisse quelques pièces sur la table. D'un signe de la main je salue ce vieil オヤジ*. Je remercie mes amis et me dirige vers la porte, où elle m'attend à l'extérieur.
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Notes au Lecteur que vous-êtes.
* Okaerinasai veut littéralement dire '' Bienvenue ''
* Annulaire = Merci Wiki'.
* オヤジ en katakana veut dire Oyaji, ou vieil homme. (Plus d'info sur Wikipedia)
À suivre...
GROS PS: Je songe de plus en plus à changer de template pour PT, celle-ci m'énerve par son manque d'espace et ses restrictions miteuses. Peut-être passer à la plateforme WordPress. Qui sait?
Libellés : Oyaji
Arf - (C)(Touts les droits de cette expression sont attribués à Fabien Marcil)
J'ai regardé la Télévision aujourd'hui en mangeant des pommes de terres revenues à la poêle et avec de la viande - du filet mignon. Mon dieu que sa change du riz. Quoique, je dois vous avouer que c'est tout autant plaisant manger du riz, une fois que tu le maîtrise bien, on peut faire des foutues merveilles! Genre du Riz Canari! (Avec de la viande de Pigeon).
On achève avec un manque de sommeil qui se voit jusqu'au bout des ongles. On achève quoi au juste? Je crois qu'arrivés à ce point final, on bosse pour notre salut. On achève la session au CEGEP.
Et OH MY GOD que c'est rocambolesque et barbant!
Bien entendu, je vous passe tout ce qui s'appelle examen de culture en français, je vous passe le Dossier d'actualité. Bref, qui m'aimes saute quand le métro arrive, me suive! Allons donc, je finis bientôt, donc je n'ai pas à me plaindre.
Je me suis remis à prendre le temps d'écouter et de critiquer de la musique gratuite. Et sa soulage d'arrêter de stresser. En fait, j'en est marre de me plaindre que je stresse pour un rien.
Alors, que je regardais la télévision (Situation Initiale). Je me suis rendu compte que l'information que j'absorbais à la même vitesse que mes pommes de terres, était encore plus infecte que je ne croyais avoir déjà vu.
Devant moi, dans cette petite boîte à tube cathodique se presses un amas de gens à peau sombre. Ils crient, ils pleurent leur être. J'en peux plus, je regarde ma fourchette, perturbé. J'enfile une bouchée dans ma gorge qui bouffe des sanglots d'autrui. Je me la ferme, juste cinq secondes, pour écouter leurs pleurs.
Le cœur me remonte dans le gosier. Il veut sortir cet enfoiré. Il me dit de ne pas rester là, con et impuissant. Je me lève, déambule jusqu'à la poubelle sous l'évier et je crache de justesse ce que j'ai dans le bol alimentaire.
C'est à ce moment que ma vie est partagée entre le dégout et la rage.
À suivre.