Il doit faire 24 degrés dehors, la température ambiante idéale pour l'être humain, ni trop chaud, ni trop froid. Il fait nuit depuis maintenant deux heures trente-cinq minutes, et je suis là, à attendre je ne sais quoi dans cette pièce inconnue.
Une drôle de pièce en plus de cela! Elle ressemble à un gros carré blanc d'environ 4 pas de larges, mais bon je ne suis pas très grand de taille, alors ce sont quatre petits pas! Une porte blanche et au dessus d'elle, il est écrit en lettres d'or - Les Limbes -
À ma droite se trouve une bai vitrée qui se prolonge derrière moi, les lumières des gratte-ciels coulent sur le sol vierge, de toute poussière et autre déchets. Un mélange de sérénité et d'intrigue règne en moi, comme si la perfection trop poussée de cet endroit me mettait mal à l'aise, de peur que le moindre mouvement vienne tout déséquilibrer.
La seule chose dont je me souviens reste son visage. Nos regards se sont croisés lors d'une excursion avec mes parents le mois dernier. Il ne s'est rien passé, je ne lui est dis que merci et elle m'a répondu de rien. Mais ses yeux m'ont perforés du plus profond de mon être, bleu comme l'eau aux Baleines.
Je sors de ma rêverie pour examiner cette porte devant moi, elle aussi épurée de tout flafla*. En me levant, je m'aperçois que des traces de doigts sont présentes sur la poignée, signe que je ne fut pas le seul, ou peut-être que je ne suis pas seul.
À présent debout devant la porte, je regarde mes mains qui tremblent de plus belle. Je suis partagé entre le désir d'avancer et peut-être retrouver cette personne, ou rester là où je suis, à l'abri.
Que Dieu me protège, Il sera certain que je n'avais aucune mauvaises intentions en ouvrant cette foutue porte! Ma main se pose sur la poignée, avec résignation je tourne, le décliquetage se fait.
Soudain, sans aucun autre geste, je me retrouve dans un désert aride au sable noir, et au ciel rouge. Ce sont des dunes à perte de vue qui font office de paysage, un triste et sombre spectacle.
Et pourtant, malgré cette désastreuse vision, rien ne semblait chaotique, comme si je venais d'entrer dans une anti-chambre. Un lieu ou l'espace et le temps ne prennent rien en compte, seul maîtres de ce no-mans land.
J'avance de quelques pas, et soudain, mon pied heurte quelque chose.
Une porte dans le sol, intrigante et désirable, à la différence de l'autre, la poignée est verte.
Je me penche et ouvre, un escalier semble se dérober sous terre, sombre et livide, je descend ou pas?
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Notes au Lecteur que vous-êtes.
* Limbes - Lieu entre la terre et les enfers. (Plus d'info sur Wikipédia)
* Flafla - Mot d'origine inconnue aussi utilisé dans [cette photo]
À suivre...
La douce limite entre la politesse et l'hypocrisie est facilement franchissable. Tout comme celle de l'amour et de l'amitié, comme tout en fait. C'est en partie, ce qui rend la vie attrayante, car l'on peut manipuler les règles à volonté.
La différence est que, nous n'avons pas le droit au bouton [Reset]
En fait, je suis dans la recherche d'inspiration depuis quelques jours, juste assez pour me faire pondre un texte. Je pourrais utiliser le temps de merde qui nous fait entrave depuis deux, trois semaines.
Pour être franc, ce sont mes sentiments amoureux qui me font écrire de temps à autre. Si bien que je ne fais rien ces temps-ci à part bosser la semaine, plus vraiment de vie sociale.
Je suis partagé entre la peur d'aller vers une quelconque personne, une quidam, et pourtant je me fous royalement de mon aspect physique, mes cheveux sont la plus belle représentation de mon état: un laisser aller royal.
Peut-être que la prochaine histoire sera celle d'un homme dans une chambre blanche, la nuit. Par la fenêtre il peut voir les buldings éclairés. Tandis que devant lui, se trouve une porte, où il est inscrit en lettres d'or: Les Limbes
Libellés : Dante Limbes Inspiration
Arrivé ce matin avec Roger.
Un homme dans la cinquantaine, cheveux assaisonnés, grand de plus de deux têtes que moi. On embarque dans la voiture, un camion de la mairie pour l'entretien du paysage.
En silence, il regarde devant lui, tourne une fois à gauche, une fois à droite et prend le pont, tourne de nouveau à droite et arrive devant l'Aréna*.
- On va s'occuper de laver la piscine municipale aujourd'hui, me dit-il en me souriant. Il pleut comme vache qui pisse comme aurait dit Marcel, ce bon vieux Marcel. Mon regard se tourne en direction de la portière, la pluie coule à pouvoir nourrir bon nombre d'assoiffés.
- Tiens, prends ça, c'est ben résistant, pis pratique aussi. J'acquiesce alors, je prends sa combinaison orange fluo, que diable, je dois avoir l'air d'une lumière de noël ambulante.
Je sors du camion et je mets mon capuchon, il fait de même. Je sens que la journée va être étrange, autant en image qu'un vide de conversation, ah oui, Roger est mal-entendant qu'il m'a dit.
Il s'approche du grillage qui entoure la piscine, regarde à gauche, à droite et fini par se retourner vers moi, il me fait signe de m'approcher. Je m'exécute sur le champ et je rapproche mon oreille pour l'écouter.
- Hans, habituellement, c'est plus calme par temps de pluie, mais fais attention, tu le sais, ils sont voraces cette gang de criss. Prends cette pèle, s'ils te gossent, vas-y ben fort.
Bien entendu, je le sais, ce n'est pas la première fois qu'ils ont affaire à moi, en fait, c'est l'inverse, ce n'est pas la première fois que je vais faire avec eux.
Le cadenas se laisse tomber sur le sol, rebondi, le temps semble ralentir autour de moi, je ne sais pas combien ils seront aujourd'hui, mais l'entretien va être enrichissant. C'est vrai, c'est la première fois que je vais affronter sur un tel terrain.
- Attends moi, on va aller sur le terrain de soccer avant, on viendra s'abriter ici si tout se décriss.
- D'accord, pas de problème, je t'attends devant les buts.
Il ferme la porte du grillage, rentre dans une autre porte dans une bâtisse à sa droite et prend des clés, ainsi qu'une batte de base-ball, Roger n'aime pas les armes à feu, mais il prend un 9mm, au cas où, comme je dis.
Le temps se fait de plus en plus lourd, au fur et à mesure que j'avance au milieu du terrain, Roger arrive, je plante la pelle dans le sol, en attendant que ces ordures arrivent.
Aucun bruit, sauf celui de la pluie, le bruit de l'attente, long et agonisante. Roger sait aussi bien que moi que ce n'est pas le moment de parler, mais tant pis, il déroge à la règle non-écrite.
- Ha ouin, sa fait combien de fois que tu...
Il n'a pas le temps de finir sa phrase que des grognements se font entendre par de là le champ en face de nous, les herbes hautes bougent de temps à autre. Je me retourne alors! Derrière moi se tient la première carcasse, la première charogne, elle est là, car c'est une femme, du moins c'était.
Elle avance, elle s'est déjà pris un coup de flingue dans le bras gauche, à la vue de l'absence de ce dernier, elle fait un bruit rauque, à la manière des acteurs qui la reproduisent dans les films d'horreurs. Une blonde à la robe rouge, elle doit être encore toute nouvelle, sa peau n'est pas totalement décomposée.
Je retire ma pèle du sol et m'approche, son visage - je ne dis pas regard, car elle n'a plus rien d'humain- suit ma pèle, je la lève bien haut, arme mon coup et frappe dans son coup avec le tranchant de la lame.
- ET DE UN! Dis-je, mais Roger était déjà à son cinquième...
Je me dis alors que la pèle, c'est bien cinq secondes, mais sa ne vaut pas mon bokken* que j'ai laissé à la maison, prochain coup, je l'apporte.
Devant moi, un vieil homme dans la cinquantaine armé d'une batte de base-ball, qui est déjà son dixième cadavre, mon dieu, il faut pas que je perde face à lui aujourd'hui...
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Notes au Lecteur que vous-êtes.
*Aréna, patinoire sur glace pour le hockey, en milieu fermé (Plus d'info sur Wikipédia)
* Bokken (木刀) veut littéralement dire Sabre de Bois (Plus d'info sur Wikipédia)
À suivre...
Libellés : pèle bokken 木刀 Aréna